Ma modestie légendaire dusse-t-elle en souffrir...
J'ai lu un jour les mémoires de mon grand-père, que je n'ai jamais connu. Un homme dont je connais juste le prénom, dont je sais par ma mère qu'il n'était "pas mieux" que ma grand-mère, dont il a divorcé très longtemps avant ma naissance. Bref, ce grand-père a écrit ses mémoires. Et je les ai lues. Et je n'ai pas aimé ça. C'était pédant, d'un bout à l'autre. Moi, moi et moi. Avec cette amorce de phrase, qui semblait revenir sans cesse : "Ma modestie légendaire dusse-t-elle en souffrir...". Mon envie de trouver un grand-père derrière ces mots en a salement souffert. Et cette expérience m'a confirmé que l'écriture à la première personne est un exercice dangereux dont beaucoup devraient se dispenser. Aujourd'hui, j'écris pour parler de moi, et pire encore je le fais sur Internet, pour m'adresser au monde à travers un mégaphone qui tombera sans doute dans l'oreille de plusieurs milliards de sourds. Ma modestie lé...